- esclave de l'espoir.

-> Topic réservé à Samaël.

" Leur hymne national est une marche funèbre, leur marche funèbre est une hymne à la joie : c'est une rhapsodie si frénétique que la simple lecture de la partition fait frémir. & pourtant, les Jamaisiens en jouent toutes les notes. " - Amélie Nothomb.

Sahara... Qu'étaient-ils devenus pendant ces années ? Ils n'étaient plus que poussières, des ombres étranges vagabondant ci et là en espèrant retrouver un esprit normal, une vie normale. Elle avait vu tout changé, ces humains prendre possession de ces terres, elle avait voulu fuire, partir d'ici à jamais mais la peur, la tristesse la plongeait dans la tétanie, comme si elle était atteinte de spasmophilie ! Elle a tout vu, tout entendu. Elle avait esperé un meilleur monde & elle voyait les hommes prendre le dessus, rendre tous si faible comparés à eux... Elle se sentait si fragile dés à présent. Elle... Elle quic royait être encore vivante pour protéger Tiger Wild, il n'en était rien, elle était juste là, comme ça, comme si la seule chose qu'on voulait faire d'elle, c'est lui infliger de la souffrance, la voir souffrir mentalement, la voir avec les joues en flammes & les yeux humides. Ca lui était insupportable.
Mais peu à peu, l'espoir revenait, emportant avec lui les humains qui étaient désormais en danger avec les faux-tigres. Maudits ! Ils ne valent pas mieux que les anciens tigres de Tiger Wild... Bien que Sahara devrait les remercier d'avoir délivrer cette partie de la terre des humains, elle n'en avait pas le courage & avait pour eux, comme un sentiment de haine, bien cachée mais toujours présente. Elle ne voulait plus les voir. Non ! en réalité elle voulait tout simplement ne plus rien voir, elle voulait disparaître, elle qui a tout perdu, qui a vu tout déperir. Elle qui pensait devoir être présente pour sauver Tiger Wild de je ne sais quoi, non, à cause de cela, elle avait vu le massacre, les derniers tigres sur terres mourants ou déjà morts, aux pieds des humains, parfois même en tapis dans des chalets de chasseurs mécréants. Sahara en était pétrifiée, elle ne savait pas ou plus quoi faire. Désormais, en voyant ces autres tigres avoir repris la loi e la nature, elle avait comme un sentiment de jalousie pour eux, elle aurait voulu être des leurs, pouvoir dire qu'elle était de la race de ceux qui les avait tués, pourhcassés & bannis mais il n'en était rien. Elle faisait partie de ces tigres mi-vivants mi-morts & elle ne savait rien faire de concret, apart avec des personnes comme elle, mais il n'y en avaient plus lui semblait-il.
Autre fois, Sahara vaait peur de vieillir, de devenir cette peau lâche, ce corps fragile qui avait du mal à avancer & à continuer, à se voir avoir des petits enfants et tout, mais il n'en était rien. Elle avait aussi peur de la mort & désormais, c'était ce qu'elle aimait le plus. Comme elle aurait aimé avoir mourru à Tiger Wild il y a bien longtemps avant la fin des vrais tigres... Comme elle aurait voulu être normale aujourd'hui... À ne plus devoir voir ces souvenirs, ces horreurs la hanter, ces images terrifiantes la prendre si fortement, lui serrer ainsi le coeur, lui faire aussi mal. Elle avait vu un homme enlever la viande de la peau d'une ancienne amie d'enfance, n'était-ce donc pas assez atroce pour vouloir mourir & ne pas subir ces images de tortures ? Même mort les tigres avaient droit à la dignité, à l'honneur... Mais ce n'était peut-être pas le cas aux yeux des humains.

Son corps avait gardé la même corpulence qu'avant. Elle était toujours fine mais n'était pas maigre, elle était légèrement musclée, bien moins qu'un mâle mais elle savait chasser au moins, comme un vrai tigre. Aujourd'hui elle était là, près de cette cascade, qui, elle, au moins n'avait pas changée depuis et elle en remerciait grandement le ciel. Dieu merci !
La tigresse était allongée près de l'eau à contempler l'eau & son reflet à elle, éssayant aussi d'imaginer des choses plus belles, bien qu'elle n'avait plus le même optimisme qu'avant. Elle espèrait une belle mort, une belle fin, peut-être encore quelques joies près d'autres tigres, ces nouveaux tigres. Après tout, ils pouvaient bien être sympa, non ? En tout cas, son âme toute entière l'espèrait, que ces tigres ne soient pas des machines pré-créés et qu'ils savaient au moins aimer, au moins avoir quelques sentiments de bons en eux... Mais c'était peut-être trop demander du présent, alors, elle se contentait d'être là & de regarder le reflet d'un tigre de l'autre côté de la rive...
Un tigre ?!

Son regard se posait sur cette silhouette zebrée de roux & de noir ainsi que le roux qui devanait blanc au ventre & au poitrail ainsi qu'il en restait quelques lueurs au visage de celui-ci. Mais ces traits... Ces lignes ! IL avait gardé la même corpulence, IL avait toujours cet air monotone, sa démarche toujours aussi nonchalante... IL était toujours aussi beau.
Le visage du tigre se relevait un peu & celui-ci apercevait alors la silhouette de Sahara. Elle le regardait, le fixant, comme l'air encore ébahie. Mais... Était-ce vraiment lui ? Elle avait ce petit sentiment de peur qui lui prennait, ce vide qu'elle aurait si elle savait par n'importe quel moyen qu'en réalité, ce n'est pas lui... et...

« Petite Sahara. »

Il lui semblait que ce n'était que son imagination, il n'y avait ni hésitation dans cette voix, ni même de méchanceté, juste des paroles ainsi, avec sa voix. En réalité, elle s'imaginait bien que ce n'était qu'un sorte de rêve. Oui, exactement, elle rêve depuis si longtemps. Elle rêve de la réalité & voilà qu'elle déboulonnait... Vraiment, l'air de rien, la mort n'est pas aussi belle qu'on le croit. On pense tout de suite à un repos éternelle, à un vide inconsidérablement grand, à du noir, à de l'inconscience et à la perte de tous ses sens. C'était vraiment horrible en y pensant à ça mais la mort que Sahara subissait, lui semblait, pour elle, encore plus terrifiante.
Alors qu'une immensité de sentiments déferlaient d'ans l'esprit de Sahara, elle s'apercevait aussi que le corps de Samaël 'navait pas l'air si réelle. Oui, c'était un tour de son imagination, ainsi que sa voix dans sa tête, il n'y avait pas d'autre possibilité. C'était un fait, c'était quelque chose qu'elle devait accepter à contre coeur, pour en ressentir un vide, uen douleur plus grande dans son coeur artificiel, son coeur de sentiments.

« Je n’aurais jamais réussi, n’est-ce pas ? Je suis toujours resté l’Ami. Mais rien de plus. »

Non ! C'était plus réelle cette fois, non, IL était réellement là, de l'autre côté de la rive. Une autre vague de sentiments, des questions, des pensées débordaient de la tête de Sahara, déferlant sur elle comme une immense cascade qui fait tomber son eau.

Tu n'es pas ce vide, tu n'es pas ce néant, tu es toi. Oui, tu es toi & ça, à jamais. Maintenant, ne fais pas semblant tu n'es rien de ce que tu penses être. Si mes sentiments pour toi sont troubles, c'est que tu t'es toujours évadé, que tu es parti ou que tu es resté indifférent. Parfois, j'avais l'impression de ne pas être intéressante à tes yeux. Alors à quoi bon ? Si tu voulais de moi pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? Pourquoi as-tu attendu sans rien dire ? Pourquoi as-tu souffert en silence ? Tu n'en mourras pas, non jamais, d'avoir fait confiance en quelqu'un, de demander des conseils ou réconfort chez l'une ou l'autre personne. Si mon amour pour toi aurait été trop grand, j'aurais même accepter de rester seulement ton amie mais voilà, tu n'es jamais rester assez longtemps pour mettre ces choses au claire.

Au finale, la tigresse ne savait même plus quoi dire. Elle voulait protester contre cette remarque de Samaël. Un simple ami ? Mais non ! C'était lui qui la voyait comme ça, n'est-ce pas ? Mais en même temps de vouloir lui dire la vérité, elle avait aussi l'immense envie de le rejoindre sur l'autre rive, de nager vers lui pour se sentir contre lui, pour enfin, peut-être, avoir ce petit repos près de lui. De pouvoir se blottir contre quelqu'un qui la connaîtrait mieux que les autres. Elle voulait tout lui dire, ces horribles choses, ces chagrins, ces souffrances. Ho ! Mais il y avait tellement de choses à lui dire, à demander, à répondre et à rectifier avec Samaël. Jamais ils n'avaient réellement fait long feu dans leurs entrevues. Chaque fois, l'un s'enfuyait ou abandonnait, laissant derrière une immense tristesse, comme une défaite, encore et encore. Sahara avait l'impression d'être aus tade zéro... Comment... Comment devait-elle se conduire ?
Elle n'y arrivait pas. S'étant levée, elle faisait les cents pas sur la rive, hésitante. Il était impossible de contourner l'eau, elle devait réellement nager pour le rejoindre. Attaqué par des tonnes de questions dans sa tête, elle ne s'y retrouvait plus et au finale des larmes lui montèrent aux joues pour lentement couler le long de ses joues en feu... Entre un sanglot, elle l'appela comme on appelle à l'aide.

« Samaël... ! »

Elle voulait le supplier du regard, lui dire tout ce qu'elle avait vécu en le regardant simplement dans les yeux. Elle voulait qu'il comprenne, enfin, qu'il lève la tête & la regarde en face, qu'il la rejoigne pour pouvoir aimer comme elle aurait voulu l'aimer depuis le début... Viens, je t'en supplies...

Musique.

Il y a certaines personnes, on a beau leur dire que c'est le passé, ils n'oublient pas, mais ce n'était pas le cas là. Non qu'elle avait oublié Samaël ou encore Thunder mais, elle ne pensait plus à Brakus. D'où venait-il exactement ? D'où lui venait cette pensée de le retrouver, à Samaël ? N'était-il pas... content ? Elle était là, c'était le principale, n'est-ce pas ? Alors pourquoi... pourquoi parler de Brakus ? Brakus, lui, était loin, loin derrière et d'une façon ou d'une autre, Sahara a toujours su qu'elle ne pourrait le revoir. Il n'était plus là, il l'avait comme abandonnée avant qu'elle n'arrive ici. Les terres enchantées où elle l'avait rencontrées sont mortes, devenues du vide comme aurait pu devenir Tiger Wild avant qu'il ne renaisse désormais. Brakus n'était sûrement plus de ce monde...

Samaël était sur sa rive, près d'elle ou presque mais quelque chose n'allait pas bien d'un coup... Cette deuxième phrase qu'il avait prononcé... C'était comme si Samaël avait un malin plaisir à lui donner un coup de poing dans le coeur, comme s'il éssayait à la rejeter en une fois et même si elle le regardait, on aurait dit qu'il ne prennait pas ce regard pour lui, comme si cela ne lui concernait pas ou plus... Un frisson faisait alors frémir le corps de la tigresse, comme si elle avait froid, pourtant, il faisait bien chaud, le soleil était doux et sa chaleur caressait le pelage des deux tigres.
La voix avec laquelle Samaël lui avait parlé était froide, presque un peu méchante avec sûrement de la colère contenue. Elle lui faisait peur, elle en était triste de voir une telle indifférence de sa part... Elle qui voulait rester près de lui, tout lui avouer, tout lui dire, tout partager avec lui et maintenant, rien que lui. À l'instant d'avant, il n'y avait que lui qui comptait à ses yeux mais il avait suffisé d'un mot, d'une phrase pour la rendre plus faible encore et qu'elle ne se sente que plus seule encore, comme si ces années à voir le monde des tigres être détruit ne suffisait pas. Elle lui en voulait en une fois mais s'en interdisait, elle n'aimait pas en vouloir aux autres, ce qui lui arrive, c'est toujours de sa faute. Elle aurait dû simplement se taire et n'avoir rien dit, ne pas penser l'autre fois à Brakus alors qu'elle était à Samaël et parler de la ressemblance qu'ils avaient eu à ce moment là.

Étant face au tigre, elle recula d'un pas. Ses yeux étaient brillant mais plus pour le bonheur, ils étaient humides ! Une larme perla au coin de ses yeux et coula doucement le long de sa joue pour finir par s'écraser au sol et exploser pour s'absorber dans le sol. Rien ne disparaît, tout change de forme mis pas de propriétés, des atomes restent des atomes.
Elle se retourna et s'avança vers un endroit, je ne sais où. Elle s'arrêta un instant regardant derrière elle pour regarder le tigre encore dans les yeux...

« Je voulais parler de toi, de moi, de nous, mais pas de Brakus... »

Elle restait immobile un instant pour éssayer de voir les réactions de Samaël, n'ayant pas envie de partir mais vu le comportement de Samaël, elle préférait presque la solitude à son indifférence, même si ce n'était pas vrai. Elle voulait qu'il avoue qu'elle l'aimait pour ce qu'il était et pas pour sa ressemblance avec quelqu'un d'autre. Si elle le pouvait, elle aurait voulu supprimer cet épisode... < Brakus, nom d'un chien, mais quel gredin ! >

Qu'attendait-il ? Elle était là, devant ses yeux, en chair et en os si je puis dire. Et Sahara le regardait, fixement, le regard brouillé toujours à l'attente de la réaction du tigre... La phrase qu'elle avait prononcée il y a quelques secondes lui restait en mémoire. L'avait-elle bien formulée ? Avait-elle bien dit ce qu'elle ressentait ? Avait-elle bien choisit ses mots ? L'avenir nous le dira.

Le tigre s'avançait alors rapidement vers elle comme ferait un étalon pour ramener une jument sur son chemin... Sahara se baissait légèrement, comme soumise, les oreilles contre sa nuque, les pattes fléchies regardant le mâle, ayant désormais un peu plus de mal à le regarder dans les yeux. Cette posture la déplaisait et lui plaisait en même temps. D'un côté, elle aurait voulu être plus forte, plus courageuse tout comme maintenant mais dans d'autres circonstances, elle aurait aimé sa présence, en cas de danger. Mais était-elle en danger désormais alors qu'elle était mi-vivante mi-morte ? Tout comme lui d'ailleurs... Ils avaient vécu plus longtemps que prévu, ils s'étaient vu dépérir sous leurs propres yeux. C'était horrible comme fin...

Entendant la voix rauque de Samaël, Sahara releva les yeux péniblement comme si en elle se déferlait toute la colère que le tigre semblait parfois contenir. À son tour elle avait envie de protester mais en quoi ça servirait au juste ? Peu à peu, la tigresse reprit de son assurance et se remit correctement, les pattes droites. Ses oreilles avaient quitté le nid doux au creu de sa nuque. Elle avala sa salive, regardant le tigre dans les yeux... Son regard à elle était doux comme si elle comprennait petit à petit ce que ressentait Samaël...

« Pourquoi... Pourquoi ne me l'as-tu pas demandé ? »

Elle attendait une réponse, même si sa voix avait été douce, faible, il y avait une pointe de ce sentiment humain qu'on appelle comme de la haine, jalousie. Elle lui rendait la pareil, même si elle ne le voulait absolument pas. Non après tout, sa voix n'avait pas été méchante, elle n'avait pas sonné faux à sa propre oreille mais peut-être que Samaël, lui, était plus pointilleux là-dessus ? Elle espèrait que non mais qu'il prenne cette question sérieusement pour y répondre avec franchise même s'il devait y avoir un silence le temps qu'il médite...